Historique
En 2017, Equinor, Norske Shell et Total E&P Norge signent un accord de collaboration, en tant que partenaires à parts égales, pour étudier le projet de transport maritime et de stockage soutenu par Gassnova, bras armé des autorités norvégiennes dans le CCS.
Le Projet Northern Lights
TotalEnergies a pris le 15 mai 2020, en collaboration avec Equinor et Shell, une décision historique d’investissement pour le développement de Northern Lights, le premier projet commercial de transport maritime et de stockage de CO2, en ‘offshore’ norvégien. Cette décision a été rendue possible par le fort soutien apporté par l’État norvégien (subventions) au projet.
https://totalenergies.com/fr/medias/actualite/actualites/decision-dinvestissement-historique-transport-stockage-du-co2
Ce projet s’intègre à la chaîne industrielle de captage-stockage de CO2 (Carbon Capture & Storage ou CCS en anglais) soutenue par le gouvernement norvégien (projet « Langskip »). Elle prévoit le captage de CO2 de deux sources industrielles : l’une, provenant du cimentier Heidelberg Group (Norcem) sur son site de Norcem à Brevik, et l’autre, d’une usine de traitement des déchets Fortum Oslo Varme située à Oslo.
Dès sa première phase, le projet Northern Lights se veut un précurseur et un accélérateur de la décarbonation de l’industrie européenne, en permettant la mise à disposition des émetteurs d’ une capacité de stockage jusqu’à 0.7 MtCO2/an, en sus des capacités déjà réservées par l’État norvégien (0.8 MtCO2/an pour Norcem et Fortum).
L’aide d’État de la Norvège a été autorisée par les autorités européennes le 17 juillet 2020 et ratifiée par le Parlement norvégien le 14 décembre 2020. La création de la coentreprise (joint-venture) opérant et possédant le projet Northern Lights a été autorisée par différentes autorités nationales de la concurrence mi-janvier 2021.
La mise en service du projet est prévue en 2024.
Contexte
Dans le cycle de gestion du carbone, le CCS intervient après la réduction des émissions rendue possible par diverses actions comme les efforts en efficacité énergétique ou l’amélioration du mix énergétique des industriels : le passage du charbon au gaz naturel (qui permet de diviser par deux les émissions de GES), le développement d’une électricité bas carbone, etc.
Le principe du CCS consiste à capter les émissions résiduelles de CO2 dans les fumées, les séparer des autres composants (azote, eau, etc..) et liquéfier le CO2 pour optimiser son transport par pipelines, navires ou autres moyens logistiques jusqu’au site de stockage. Le CO2 est alors injecté dans une roche poreuse souterraine qui le stocke de manière permanente.
Ce projet est une étape majeure pour décarboner l’industrie européenne et permettra de développer une production d’hydrogène bas carbone à grande échelle. Ce projet ouvre aussi des possibilités pour intégrer recyclage du CO2 (CCU).
Cette technologie permet aussi des émissions négatives quand le CO2 est capté dans l’atmosphère (‘DAC’ = Direct Air Capture) ou lorsqu’il est issu de la biomasse ou de déchets (BECCS).
Description technique du projet (phase 1)
- La phase 1 développe le transport maritime et le stockage permanent de CO2. Cette première phase pourra stocker jusqu’à 1,5 MtCO2/an à partir de 2024, date prévue de sa mise en service.
- Une fois capté chez les industriels émetteurs, le CO2 sera transporté sous forme liquide par des navires jusqu’au terminal de déchargement situé sur la côte ouest norvégienne. Il sera ensuite pompé depuis les réservoirs de stockage temporaires dans un pipeline sous-marin d’environ 100 km de long, puis injecté par un puits jusqu’à la formation géologique souterraine qui servira de stockage permanent à environ 2 500 mètres sous le fond de la mer du Nord.
Exploitation
- Les installations devraient être opérationnelles en 2024.
- Le terminal de réception du CO2 se situera dans la zone industrielle de Naturgassparken, à Øygarden, dans l’ouest de la Norvège.
- Le site sera exploité à distance, à partir des installations du terminal de Sture à Øygarden et depuis la plateforme A d’Oseberg située en mer.
Stockage et emplacement
- Permis d’exploitation EL001 « Aurora » délivré en janvier 2019.
- Le stockage est situé à une profondeur de 2 500 mètres sous le fond de la mer, au sud du gisement Troll.
- En mars 2020, le puits d’appréciation Eos a été foré et a permis de confirmer les caractéristiques du site de stockage. Il sera utilisé pour l’injection et le stockage de CO2.