Utilisation de biocarburants avancés pour les essais moteurs
Afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et de soutenir la filière émergente des carburants durables pour l’aérien, Safran a décidé d’incorporer des biocarburants avancés dans le kérosène utilisé sur les bancs d’essais de ses moteurs d’avions et d’hélicoptères en France. 10 % du kérosène sera ainsi substitué d’ici fin 2021, et au moins 35 % en 2025.
Leviers de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES)
Sobriété énergétique et ressources
Décarbonation de l’énergie
Amélioration de l’efficacité énergétique
Amélioration
de l’efficacité en ressource non énergétique
Absorption d’émissions
Financement d’émetteurs bas-carbone ou désinvestissement d’actifs carbonés
Réduction des autres gaz à effet de serre
Objectifs recherchés
L’objectif recherché est de réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par la combustion de kérosène lors des phases d’essais moteurs, sur les principaux sites de Safran où des moteurs d’avions civils ou d’hélicoptères sont fabriqués et testés.
Le projet permet également de soutenir la demande pour les filières émergentes de carburants durables pour l’aérien.
Une partie de l’activité industrielle de Safran consiste à produire des moteurs d’avions et d’hélicoptères. Pour s’assurer de leur fiabilité et garantir la sécurité des passagers, ces moteurs sont soumis à des phases d’essais : outre des essais pour les activités de développement ou de certification, l’intégralité des moteurs produits par Safran est testée en sortie de production. Le Groupe a ainsi consommé 18 millions de litres de kérosène durant l’année 2019, dont environ 80 % sur les trois sites de Villaroche (Safran Aircraft Engines), Bordes et Tarnos (Safran Helicopter Engines). Cela représente environ 14 000 tonnes de kérosène, soit 45 500 tonnes de CO2 et environ 2 % des émissions du trafic aérien métropolitain.
Le projet présenté consiste à incorporer une fraction de carburants durables dans le carburant utilisé pour les essais moteurs. Comme tous les moteurs en service, les moteurs actuellement produits par Safran peuvent en effet être utilisés avec un mélange de 50 % de carburants durables et 50 % de kérosène, et ce sont principalement des raisons économiques et l’absence de cadre réglementaire incitatif qui font que ces carburants durables sont très peu utilisés actuellement dans le transport aérien.
Les biocarburants avancés constituent la seule filière disponible aujourd’hui. Safran a donc retenu à ce stade des biocarburants produits à partir d’huiles usagées, qui génèrent une économie de gaz à effet de serre de l’ordre de 80 % par rapport à un carburant fossile équivalent. D’autres filières offrant des réductions de gaz à effet de serre encore plus importantes, comme les carburants de synthèse, se développeront à l’avenir.
Safran a décidé d’incorporer 10 % de carburants durables dans ses essais moteurs avant la fin 2021, et au moins 35 % d’ici 2025.
Scope(s) d'émissions
sur le(s)quel(s) le projet a un impact significatif
- Scope(s) d’émissions
- Description et quantification des émissions de GES associées
- Précisions sur le calcul
Scope 1
Émissions directes générées par l’activité de l’entreprise.
Scope 2
Émissions indirectes associées à la consommation d’électricité et de chaleur de l’entreprise.
Scope 3
Émissions induites (en amont ou en aval) par les activités, produits et/ou services de l’entreprise sur sa chaine de valeur.
Absorption d’émissions
Création de puits de carbone, (BECCS, CCU/S, …)
Émissions évitées
par les activités, produits et/ou services de l’entreprise ou par le financement de projet de réduction d’émissions.
Scope 1 – Substitution de kérosène par des biocarburants avancés
- Quantification : -3 000 tCO2eq en 2022 / -12 700 tCO2eq en 2025
La réduction d’émissions correspond à un taux d’incorporation de 10 % sur une année pleine, pour le niveau d’activité envisagé en 2022, et un taux de 35 % pour l’année 2025. Le calcul s’appuie sur les hypothèses suivantes :
- Facteur d’émissions de 3,06 kgCO2e/L pour le kérosène, issu de la valeur officielle de 89 gCO2/MJ utilisée dans le mécanisme CORSIA, qui intègre bien les émissions complètes liées à l’utilisation du kérosène (y compris celles générées par sa production) ;
- Facteur de réduction d’émissions de gaz à effet de serre de 80 %, par rapport au kérosène.
Les points clés
Montant de l’investissement réalisé
Pas d'investissement
Date de démarrage du projet
2021
Localisation
Villaroche (Seine et Marne), Bordes (Pyrénées Altantiques) , Tarnos (Landes)
Niveau de maturité
Test prototype en laboratoire (TRL 7)
Test en réel (TRL 7-8)
Prototype pré-commercial (TRL 9)
Mise en œuvre à petite échelle
Mise en œuvre à moyenne ou grande échelle
Rentabilité économique du projet
Court terme (0-3ans)
Moyen terme (4-10 ans)
Long terme (> 10 ans)
Non applicable
Images / Vidéos
En réduisant les émissions de gaz à effet de serre générées par la combustion de kérosène lors d’essais moteurs et en en favorisant l’émergence de filières industrielles innovantes de carburants bas-carbone, le projet contribue à l’ODD 9 Industrie, innovation et infrastructures et à l’ODD 12 Consommation et production responsables.
Projet reproductible avec les mêmes gains climatiques.
L’enjeu est toutefois davantage dans le recours aux carburants durables par le transport aérien lui-même, plutôt que dans les essais chez les producteurs de moteurs.
Outre la réduction de CO2 qui en résultera directement, ce projet permettra au motoriste de progresser dans la maîtrise de l’utilisation de ces carburants (infrastructures, mélanges… ) et de réaliser des expériences de recherche (dépassement de la limite de mélange certifiée actuellement à 50 %), autant d’actions qui contribueront à l’objectif de 100% de carburants durables nécessaire à la décarbonation de l’aviation en 2050.
Le projet sera réalisé dans le cadre d’une relation contractuelle avec un fournisseur de carburants durables, qui n’est pas encore sélectionné.
Contacter l'entreprise :
Thibaud.normand@safrangroup.com